Emmanuel Macron face à la crise agricole « Renforcer » l'agriculture sans relâcher les « efforts environnementaux »
Emmanuel Macron a demandé lundi à plusieurs ministres réunis pour le suivi de la crise agricole une « mobilisation totale » pour « renforcer » le secteur sans relâcher les « efforts environnementaux », et a détaillé le calendrier et la méthode pour tenter de répondre aux revendications des agriculteurs. (Article mis à jour à 23h)
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« Nous devons renforcer notre agriculture tout en tenant nos objectifs de réduction des produits phytosanitaires et nos efforts environnementaux », a dit le chef de l'Etat, selon des propos rapportés à la presse par l'Elysée. « Ne cédons pas aux démagogies du moment. Il faut faire simple et fort tout en étant responsables pour les Français », a-t-il ajouté.
Le président a également appelé à « réussir sur l'agriculture ce que nous avons réussi sur l'industrie », en référence à la réindustralisation verte qu'il met régulièrement en avant comme une réussite de son bilan.
Dans l'immédiat, l'Elysée a annoncé la tenue mardi à Bercy autour des ministres de l'économie et de l'agriculture, Bruno Le Maire et Marc Fesneau, d'une nouvelle réunion « sur les plans de trésorerie des agriculteurs et la manière de les aider », avec le fisc, les banques, les assureurs et la mutualité sociale agricole.
Le chef de l'Etat « a demandé un recensement départemental » de « toutes les exploitations en difficulté » nécessitant un accompagnement « en matière de trésorerie », a expliqué son entourage. Et il a décidé la mise en place, pendant les deux prochains mois, d'une permanence dans chaque sous-préfecture pour « résoudre les situations individuelles en lien avec les différents services de l'État et les opérateurs ».
Lors d'une visite lundi au Salon de l'agriculture, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a appelé banques et assurances, à l'occasion de la réunion programmée mardi, à « faire des propositions plus ambitieuses de façon à ce que nos paysans puissent avoir accès plus facilement à des crédits, à des taux qui soient les plus attractifs possibles ».
Ce soutien à la trésorerie des exploitations prévoit également la mise à disposition à partir du 1er juillet d'une garantie de l'Etat à hauteur de deux milliards d'euros aux prêts contractés par des agriculteurs.
M. Le Maire a prôné un élargissement du champ d'application de la loi Egalim et plaidé pour davantage de simplification, appelant notamment à « en finir » avec les formulaires Cerfa. Il a insisté également sur l'importance des exportations pour le secteur: « Notre agriculture vit des échanges internationaux. Tous ceux qui prônent le renfermement de la France (...) tuent l'agriculture française ».
Enfin, sur un autre axe du plan, les prix plancher, Emmanuel Macron « a demandé à Bercy de lancer un chantier (...) avec l'ensemble des organisations professionnelles agricoles », en vue du futur projet de loi que le Premier ministre Gabriel Attal a promis de présenter d'ici l'été sur le revenu des agriculteurs.
Selon ses services, Emmanuel Macron a demandé samedi aux syndicats agricoles « d'aboutir à quatre ou cinq revendications assez fortes pour structurer les échanges ». Il espère leur retour « dans les dix jours » afin de « travailler sur ces revendications » en vue du nouveau rendez-vous qu'il leur a donné dans trois semaines à l'Elysée.
Derrière cette demande, il y a « la volonté de poser un cadre de référence commun », « d'avoir quelques mesures identifiées par l'ensemble des acteurs », a expliqué un conseiller. « Il faut maintenant clore la crise et se mettre d'accord sur les quelques mesures fondamentales pour faire la différence pour les agriculteurs et permettre aux agriculteurs de rentrer chez eux tranquillement et d'avoir été entendus », a ajouté une autre conseillère.
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